hugo
c'était il y a donc six ans. un 13 septembre.
on ne l'attendait pas si tôt, alors voilà. accès de panique. les jambes qui tremblent, les mains qui transpirent.
en quelques heures, c'est le monde entier qui vacille: il ne sera plus jamais le même (parce qu'on ne le verra plus de la même façon, c'est sûr).
finalement, il déboule du champ de bataille en braillant. on l'emmène. bientôt, il est lavé, pesé, il peut rejoindre l'étage des prématurés. moi, je suis le mouvement, un peu con, un peu penaud, avec l'impression que le nouveau costard est légèrement trop grand.
il est calme à présent. s'il n'y avait ses yeux. deux yeux énormes qui m'accrochent, grand ouverts, inquiets, qui me demandent ce qui se passe, ce que c'est tout ce bordel. et moi, qui pour une première rencontre, essaie de ne pas le décevoir, de ne pas lui montrer que, putain, je suis aussi paumé que lui.
alors voilà, on en est là, dans le couloir de l'hôpital. lui et moi. et pour la première fois, j'ai une petite idée de ce qu'est que d'être père.
(aujourd'hui encore, il suffit que je ferme les yeux pour voir les siens grands ouverts)
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