celophane

C’est l’histoire d’un pâtissier, trotskiste, dans les années 50...

mercredi, mai 18, 2005

a golden hymn



Les déceptions, ça vous pend toujours au nez. Une phrase mal tournée, une tâche dans le tableau, et paf. Retour au sol. Parfois, souvent, douloureux. Le fatalisme a du bon, le relativisme aussi: mieux vaut prévenir que guérir.

Dimanche, je m'apprêtais donc à tomber de haut. En gros, The Arcade Fire avait d'autant plus de raisons de décevoir que les attentes étaient énormes: ils ont sorti un premier disque magnifique, pop et baroque, qui ne ressemble à rien de connu, jusqu'à la pochette hyper-classe; ils viennent de Montreal, ont une attitude aussi, loin des âneries de la dernière sensation angloïde post-punk du moment; bizarrement, ils ont tous les atours du buzz, mais arrivent jusqu'ici à éviter l'emballement (à vrai dire, il faudrait pour cela un tube - ils en ont, plein même, mais aucun capable de rentrer dans le format radio). Même les échos de leurs prestations sur scène, voir certaines vidéos trouvées sur le Net, étaient emballantes.

Et alors? et alors, le miracle a eu lieu. Dès le départ, le groupe attaque comme des fous: sur scène, tout le monde se déchaîne, sur le côté, ils sont notamment deux, l'un coiffé d'un casque de moto, armés de baguettes à taper sur tout ce qui bouge. C'est trop beau pour être vrai: alors on résiste. Pas longtemps: l'urgence commandée par un titre comme "Tunnels" fait tomber les dernières précautions. "I hear you sing a golden hymn, the song I’ve been trying to say".
L'image qui reste, c'est celle du groupe aligné sur le devant de la scène, laissant le batteur seul derrière pour pousser la machine: ils sont alors sept à gueuler, qu'ils aient un micro ou pas, à chanter comme si leur vie en dépendait. Le cliché est éculé? C'est pourtant ce qui se passe à ce moment là, réellement, et c'est inouï. Alors, à ce moment-là, oui, tout est possible.
(y compris de voir le groupe terminer son concert en déambulant dans le public, sortant même de la salle, laissant le public sur place, aussi interloqué que subjugué. Quelques semaines plus tôt, ils avaient fait le même coup à Paris. Là aussi, personne dans le public n'avait osé suivre le groupe.)

(promis, plus question de parler d'Arcade Fire avant 2015... Mais si la musique est aussi importante, en général, et dans ce blog en particulier, c'est d'abord à cause de groupes pareils, qui racontent le (votre) monde autant qu'ils le redessinent, ou en tout cas c'est l'impression qu'ils laissent)

3 Comments:

At 1:18 PM, Anonymous Anonyme said...

Perso, je ne connais pas mais ta description me fait penser à Daran...chansons vraies et paroles qui touchent l'âme et souvent les souvenirs, concert entre amis où les musiciens jouent avec le public et Daran...pour finalement se retrouver autour d'un verre dans le bar à coté de la scène des caves du Bota et découvrir un Daran timide...
On a envie qu'ils explosent au grand jour (après tout ils ont fais la première partie des concerts de Pagny) mais d'un autre côté, chanter avec lui à 1m l'un de l'autre, tu n'auras pas ça au Zenith...

GBL

 
At 8:04 PM, Blogger cellophane said...

euh, Daran, oui, bon, on est loin du compte quand même...

 
At 10:35 PM, Anonymous Anonyme said...

les gouts et les couleurs....

GBL

 

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