celophane

C’est l’histoire d’un pâtissier, trotskiste, dans les années 50...

jeudi, avril 21, 2005

Dr Brrr


La Dr Brrr a quitté l'hôpital à l'automne dernier, après de nombreuses années de service.
Les patients le sont de moins en moins, et ces derniers temps, les tensions étaient de plus en plus présentes, même en gynécologie. Un jour, le mari d'une de ses patientes a gueulé un peu trop fort, s'est excité plus que d'habitude. La goutte de trop. La Dr Brrr s'est repliée sur son cabinet, à domicile.

On s'y est rendu pour la première fois l'autre jour. On a dû se lever à l'aube pour être là à 8h. A cette heure-là - comme la plupart du temps à mon avis -, le quartier est calme, la rue déserte, les cerisiers du Japon en fleurs. Comme l'impression que tout le monde dort encore, quand quelques mètres plus loin le boulevard est engorgé.

Le bureau de la Dr Brrr est assez grand, clair avec un joli paravent en bois et des livres un peu partout. Elle consulte le dossier, pose un tas de questions, essaie de voir clair dans le déroulé des derniers événements. Il ne faut y voir absolument aucune pose psychologisante: elle est vraiment concernée, et prendra le temps d'examiner, expliquer (même si, entretemps, trois autres patientes ont déjà sonné). Pendant que C. se rhabille, elle regarde plus attentivement l'échographie, m'explique ce qu'elle y voit (et cela me touche parce que, tout de même, je me sens parfois un peu couillon, moi le mec entre ces deux femmes).
Et puis, quand elle parle à C., elle la tutoie et ça me paraît la chose la plus naturelle au monde.

2 Comments:

At 9:09 AM, Anonymous Anonyme said...

Les docteurs Brrr sont en effet de plus en plus rares... J'ai eu la chance d'en connaitre un (dans une autre catégorie) pour la maladie qui me pourri la vie... Contacts francs, personnels et carte sincère à Noël sont venus spontanément.
GBL

Ps: les mecs ne sont pas couillons, ils sont simplement, quelques fois, perdus...

 
At 6:38 PM, Blogger cellophane said...

c'est vrai que c'est pas courant. les bouquins de Martin Winckler parlent bien de tout ça.

ps: ça me rappelle que je lui dois également, à cette Dr Brrr, d'avoir convaincu C. que la montagne pouvait être une destination de vacances comme une autre... (ce n'était pourtant pas gagné)
elle nous a même filé des guides et des cartes.

 

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