tiens, hier, c'était la fête des pères.
l'autre jour, le paternel s'est retrouvé à l'hôpital: pétage de gueule à vélo, il a fallu lui opérer la main gauche, pose de broche et plâtre pour trois semaines. je l'ai rejoint le soir, après avoir passé l'après-midi chez ms et mr G. il allait devoir passer la nuit à saint-luc pour être opéré au matin. il fanfaronnait. le lendemain, en venant le rechercher, il m'a raconté les deux, trois feintes qu'il a pu sortir au chirurgien, et aux infirmières. pas toujours dans la finesse... mon père...
ado, comme tout le monde j'imagine à cet âge-là, j'étais parfois gêné des blagues
hénaurmes que le paternel osait. aujourd'hui encore, je suis obligé de souffler. "pfff, t'es lourd, pa". fais pas des blagues d'intello, mon père. c'est sa façon à lui de rappeler d'où il vient. il a pas la carte du PS: il n'en a pas besoin. le popu, "les masses laborieuses", il connaît.
... samedi, à la caisse du colruyt. le voilà qui commence à discuter le coup avec le jeune gars qui pointe les articles: le mec, il doit en voir passer des clients, pas toujours agréables, à sa caisse, qui le regarde de haut transbahuter les "grosses courses" du week-end d'une charrette à l'autre, avec les gamins qui braillent, la femme qui chie.
c'est donc au tour du pater. il lache deux, trois phrases. j'entends pas bien ce qu'ils se disent, mais j'ai compris que mon père tutoie son interlocuteur. le gars, il aurait pu avoir toutes les raisons de le prendre mal ("c'est pas parce que j'ai un boulot de con à trente tickets qu'on a gardé les cochons ensemble"). avec la plupart des gens, cela aurait d'ailleurs été le cas, j'en suis certain. pas avec mon père.
(et lui, qu'est-ce qu'il pense de moi, mon père? est-ce qu'il trouve parfois que je suis devenu trop pète-sec, trop intello déconnecté de la réalité?)
ps: bilan fête des pères 2005: un noeud de serviette, un porte-clé, et une pince à barbecue en bois. qui dit mieux?