yo daddy cool, pour l'instant, je kiffe trop:
gnarls barkley plutôt pop, un peu soul, en tout cas hyper calibré, et donc apparemment anodin. sauf que les paroles sont bien dark.
par exemple, faut jeter une oreille à
"smiley faces". ça part tout sautillant comme un morceau des ronettes, puis la voix arrive, faussement posée, avec derrière des choeurs gospel,vaguement affolés, presque fantomatiques, j'adore.
et puis rester attentif aux mots de cee-lo qui chante
"And I can tell you know how hard this life can be But you keep on smilin' for me".
"smiley faces"? un grand hit mélancolico-dépressif de l'été, bro'.
losta priori voilà normalement une série mystico-catastrophe à zapper vite fait. le trip robinson crusoé, sur son ile perdue, non merci. d'ailleurs, au plus ça avance, au plus ça vire au grand n'importe quoi. et pourtant? et pourtant, c'est brillant.
- parce que ça en dit quand même pas mal sur l'époque: le côté eux contre nous, les "autres" (the "others"),.. le prisonnier
henry gale vêtu d'une combinaison orange, comme ceux de guantanamo, ou en négatif,
evangeline lilly avec un sac en toile de jute sur la tête comme à abou graib/sur les vidéos de décapitation...
sans compter tout le délire mystique voir le messianisme de certains personnages, les hallucinations, les phénomènes paranormaux, raccord avec l'ambiance maison
- le trip paranoïaque est quand même bien senti: qui sont les autres? que veulent-ils? où sont-ils? sont-ils seulement réels?
ou encore, quand les survivants du crash découvrent en pleine jungle un bunker, et à l'intérieur une bouton sur lequel il faut appuyer toutes les trois heures: pour quoi? pour qui? ah yeah, ça pue, genre
expérience de milgram en plein, et c'est assez drôle
exactement comme des rats dans un laboratoire.
- le plus jouissif: se dire que les producteurs de la série avancent pas à pas, se permettant tout (et donc parfois n'importe quoi), tout cela sans même connaître l'issue de l'histoire. du coup, ça vous fait une sorte de mise en abyme géniale.
ou les survivants de l'île ne sont bien que les sujets malgré eux d'une expérience démente: celle de scénaristes solidement barrés.
lost? une grande série existentialiste, fieu...